En route pour la Transylvanie
Un semi-remorque pour la Transylvanie
C’est l’histoire d’un semi-remorque de 33 tonnes, et de son chauffeur lithuanien, affrété et financé par l’entreprise Saverne Transport, au profit du Kiwanis club de Saverne qui avait pour mission de récolter, charger et redistribuer en Roumanie à Brasov en Transylvanie, 35 palettes de vêtements, chaussures, jouets, articles scolaires, fauteuils roulants, matelas, issus essentiellement de surplus de la grande distribution.
Cette action, qui aura nécessité plus de 350 heures de bénévolat des membres du club de Saverne, avait été initiée par Michel Moreno et Daniel Lauffer sous le mandat précédent de Claude Bouton, qui aura voulu assister personnellement, avec quelques membres du club (Daniel Lauffer, Bernard Konradt, Gilbert Jelen), à la concrétisation du projet.
Après un parcours du camion sans histoire de 1800 km en moins de 50 heures, le déchargement fut opéré en un temps record (30 min), sur un site logistique des faubourgs de Brasov, mis gracieusement à notre disposition par la société Eldon, dont le directeur français est le fils d’un kiwanien de Vitry le Francois qui avait mis à notre disposition 3 palettes de matériel scolaire. (Merci Bernard Rizzoli).
Ces produits auront été remis le 6 novembre dernier à 4 clubs Kiwanis de cette région (Brasov, Sibiu, Sfan Giorghiu, Covasna), à charge pour eux de les redistribuer à bon escient. Le rôle des kiwaniens savernois fut essentiellement d’organiser pendant 2 jours, avec l’aide des caristes de l’entrepôt, la répartition des 35 palettes en 4 lots analogues et les remettre aux membres des clubs concernés venus les récupérer en un à 2 voyages, selon le moyen de transport dont ils disposaient et dont ils avaient le plus souvent sous-estimé la contenance souhaitée. 2 soirées furent également consacrées à rencontrer les clubs de Brasov et Saint Georges.
Pourquoi la Roumanie ?
Le District France-Monaco ayant été désigné «Parrain» du District en construction de Roumanie depuis l’an 2000, le club de Saverne, sous l’impulsion de l’ex secrétaire de district, Daniel Lauffer, s’était proposé de parrainer celui de Brasov, charté le 30 avril 2018. A cette occasion un premier chargement d’objets utilitaires (livres en français, chaussures et vêtements pour enfants) avait déjà été livré en Transylvanie, en camionnette, par un groupe de kiwaniens savernois.
Une opération logistique de cette envergure était une première pour le club de Saverne, mais également pour les clubs de Roumanie, comme nous le fit savoir son gouverneur Stefania Panea, présente tout au long de la réception et distribution des palettes de matériel.
Même si l’objectif de cette action fut d’apporter aux clubs kiwaniens roumains divers objets destinés aux enfants pauvres dont l’absence de vêtements ou de chaussures correctes les empêchent de fréquenter l’école, elle s’assimile également à une mission autant diplomatique qu’humanitaire, nous plaçant en ambassadeurs de la culture française.
Quelles retombées en attendre ?
Cette action fut passionnante et surprenante, autant pour nous que pour nos hôtes roumains. D’abord parce que nous avons participé à une expérience de convivialité kiwanienne exceptionnelle, apprenant à nous apprécier davantage, puis à mieux appréhender le Kiwanis au niveau international et notamment roumain.
Nous avons noté l’originalité du Kiwanis de Roumanie, dont les 34 clubs sont tous mixtes et à 80% féminins, composés pour l’essentiel d’enseignants, rarement plus de 15 membres, utilisant couramment les réseaux sociaux pour communiquer et organiser. Etant préférentiellement sensibles à l’éducation, ils nous ont interpellé car rejoignant notre propre point de vue, de considérer l’instruction, le développement de la culture, en un mot l’Education, comme le fer de lance du développement personnel et social. Ceci se conçoit d’autant plus dans un pays neuf en démocratie, puisque sortant d’une longue période d’obscurantisme social, économique et culturel de la période dictatoriale précédente. L’action des clubs kiwanis en faveur de l’enfance s’adresse ainsi au soutien d’orphelinats, et aux parents dont les enfants dans certains villages éloignés des centres urbains, ne disposent pas des éléments vestimentaires adaptés au climat rude l’hiver, ni de suffisamment de matériels scolaires et de livres pour satisfaire leurs besoins éducatifs.
L’étonnement des kiwaniens roumains devant l’importance du chargement reçu a rejailli sur notre propre attente, transcendant le constat que solidarité et amitié pouvaient ne pas être que de vains mots mais bien des valeurs nous permettant de déplacer des montagnes (ou près de 33 tonnes !).
Gilbert Jelen